Hashbang met en place un congé menstruel

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L'initiative du projet

Je travaille à Hashbang depuis presque trois ans en tant qu'ingénieure et développeuse informatique. L'engagement écologique et social de la SCOP m'avait séduite à l'époque et continue de me motiver, tant dans le choix des clients et partenaires externes que dans l'organisation interne. Hashbang a à coeur de prendre en compte les initiatives de ses salarié·e·s ; la discussion est toujours ouverte sur les actions concrètes que la SCOP peut mettre en place pour être toujours plus en accord avec les valeurs qu'elle défend.

En ce début d'année 2023, j'ai donc amené l'idée de mettre en place un congé menstruel. Le projet me trottait dans la tête depuis plusieurs mois, et l'actualité espagnole m'a motivée à le concrétiser : en décembre 2022, les député·e·s espagnol·e·s ont adopté en première lecture un projet de loi pour créer un congé menstruel en cas de règles douloureuses. Le projet doit encore être validé par le Sénat, et le cas échéant, l'Espagne deviendrait le premier pays européen à intégrer la santé menstruelle dans sa législation.

La situation en France

Actuellement en France, aucune loi ne prévoit de jour de repos rémunéré en cas de règles douloureuses. Il revient aux entreprises de mettre en place un tel dispositif si elles le souhaitent.

Le sujet me touche particulièrement car j'ai été confrontée à des difficultés durant ma vie étudiante et professionnelle, à devoir me justifier de multiples fois de mon absence car une fois par mois, les douleurs m'empêchaient de me tenir debout.

Et je suis loin d'être la seule dans ce cas : selon un sondage Ifop réalisé en France en 2022 auprès de plus de 900 femmes salariées :

  • 65% des femmes en activité salariée ont déjà été confrontées à des difficultés liées à leurs règles au travail
  • 53% des salariées ont des règles douloureuses
  • 35% déclarent que leurs douleurs menstruelles impactent négativement leur travail

Et concrètement à Hashbang

La moitié des salarié·e·s de Hashbang étant concernée, j'ai proposé le projet en sachant que l'initiative ne profiterait pas qu'à moi. J'ai eu des réactions très positives de la part de mes collègues et nous avons rapidement pu mettre en place un test de ce dispositif.

Depuis février 2023, il est donc possible pour les personnes concernées de prévenir la veille ou le jour même de l'utilisation d'un de ces jours. Ce sont des jours de congés rémunérés, pris en charge par l'entreprise. Aucun justificatif particulier n'est demandé, ce système se basant sur la confiance.

Pour le moment, le dispositif est une extension du "congé en cas d'enfant malade" mis en place par Hashbang en 2019 pour les salarié·e·s parents. Il est constitué de 5 jours rémunérés par an. Il ne s'agit encore que d'une phase de test, sa mise en place est avant tout symbolique et démontre un souhait de reconnaître l'impact des règles douloureuses sur le travail. Il est sérieusement envisagé, à terme, de l'étendre à 1 jour par mois, soit 12 jours par an.

L'objectif est de soulager les personnes souffrant de règles douloureuses, en leur offrant la possibilité de gérer ces crises en toute tranquillité, sans conséquences sur leur salaire.

Une reconnaissance encore rare dans le monde

Comme dit plus haut, aucun pays européen ne prévoit de congé menstruel dans sa législation. Ailleurs dans le monde, il reste peu répandu. En Corée du Sud, un jour par mois est accordé, mais il n'est pas rémunéré. Taiwan prévoit également un congé menstruel, mais dans la limite de trois jours par an. En Indonésie, la loi prévoit depuis 2003 des jours de congés payés, mais beaucoup d'entreprises choisissent de l'ignorer. Un cas notable est celui de la Zambie, dont la loi prévoit un jour de congé rémunéré par mois, sans préavis ni certificat médical. Au Japon, le congé menstruel est prévu par la loi depuis 1947, mais dans les faits, il est très peu utilisé, par peur de la stigmatisation, et la plupart des entreprises ne le rémunèrent pas. (source)

Cette crainte de discrimination est aussi présente en France : selon le sondage Ifop cité plus haut, 82% des salariées interrogées craignent que le congé menstruel puisse être un frein supplémentaire à l'embauche ou à l'évolution des femmes. Malgré cela, 66% des sondées sont favorables à sa mise en place et 64% pourraient y avoir recours. Enfin, 66% des femmes interrogées estiment qu'une entreprise proposant le congé menstruel serait plus attrayante.

Hashbang espère apporter sa petite pierre à l'édifice, pour sensibiliser sur le sujet et aider à la démocratisation du congé menstruel.

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